2 Janvier 2016
Titre : Les fauves
Auteur : Ingrid Desjours
Aux éditions : Robert Laffont, collection La bête noire
Genre : thriller
L'auteur : Ingrid Desjours a exercé comme psychocriminologue auprès des criminels sexuels avant de devenir écrivain. Elle a 6 livres à son actif, ainsi qu'une saga sous son alias "Myra Eljundir".
Le livre : VOTRE PIRE PRÉDATEUR :
CELUI QUI VOUS AURA APPRIVOISÉ
« Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! » À la tête d’une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l’État Islamique, l’ambitieuse Haiko est devenue la cible d’une terrible fatwa.
Lorsqu’elle engage Lars comme garde du corps, l’ancien militaire a un mauvais pressentiment. Sa cliente lui a-t-elle dit toute la vérité sur ses activités ? Et pourra-t-il vraiment la protéger contre des tueurs fanatiques, quand lui-même porte les séquelles d’une détention qui l’a traumatisé ?
Dans cet univers où règnent paranoïa et faux-semblants, Haiko et Lars se fascinent et se défient tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde.
Mon avis : Parce que j’aime remettre les choses en contexte, il faut savoir qu’Ingrid Desjours est mon auteur préféré. Je l’ai découverte avec Sa vie dans les yeux d’une poupée et je dévore depuis chacune de ses sorties. Autant dire que j’attendais beaucoup de ce roman. D’autant plus que le thème choisi est brûlant. L’extrémisme islamique. Sujet complexe par beaucoup d’aspect. Il aurait été facile de tomber dans les clichés bien pensants. Heureusement, ce n’est pas le cas !
Les fauves prennent place dans notre monde actuel, dans ce contexte délicat de terrorisme. Les personnages sonnent comme toujours juste. Ils ont leurs qualités (oui, quand même) et surtout leurs défauts. Ils guident le lecteur dans cette atmosphère lourde de secrets et de non-dits. Comme toujours, Haiko, Lars et les autres protagonistes sont complexes, tout aussi complexes que leurs relations. L’auteur se plaît à nous embrouiller avec une discrétion absolue. L’histoire quant à elle est très bien menée. A tel point qu’il est difficile d’anticiper quoique ce soit. Comme dans chaque œuvre d’Ingrid Desjours, d’ailleurs. Le style très immersif et parfois à la limite de l’oralité de l’auteur aide à la construction de cette ambiance malsaine, pleine de secrets, qui tient le lecteur en haleine. Celui-ci est abreuvé de certitudes sans cesse remises en doute jusqu’à ce que l’histoire touche à sa fin.
Et quelle fin ! La lecture des dernières pages est haletante tant on attend de comprendre, de savoir, enfin, la vérité sur les personnages torturés qui nous ont tant passionné. Et je n’ai pas été déçue par cette tornade qui a ébranlé avec seulement quelques mots toutes les idées que mon esprit s’était faites. La fin est surprenante et en même temps parfaitement crédible. C’est un livre qu’il faut lire deux fois. La première pour découvrir l’histoire avec un regard innocent, la seconde pour retrouver à la lumière de la première tous les indices passés inaperçus.
Verdict : ♥♥♥♥♥ ce roman est pour moi une petite merveille à lire impérativement. L’histoire en est intéressante et originale, les personnages et leurs relations sont complexes et vrais, le dénouement est fascinant. Ingrid Desjours joue de ses connaissances et de sa perspicacité pour décrire à merveille la nature humaine torturée, avec toutes ses nuances et ses vices.