8 Juin 2016
Un grand merci aux éditions Kero pour ce service presse !
Edition : Kero
Date de publication : 29 février 2016
Format : Roman (environ 250 pages)
Genre : Autobiographie, témoignage
L'auteur : Yeonmi Park est d'origine nord-coréenne. Elle a fui la dureté de la vie là-bas pour découvrir la liberté.
Résumé : Yeonmi a 13 ans, sa courte vie est déjà marquée par le désespoir. Elle n’a qu’une solution : fuir son pays, la Corée du Nord. Elle ne se doute pas que le chemin vers la liberté va l’entraîner en enfer… Après des années de privations et de harcèlement, par une nuit glaciale, Yeonmi, 13 ans, et sa mère, réussissent à traverser le fleuve Yalu qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Chine. Elles laissent derrière elles leur pays natal et ses horreurs : la faim, la délation constante et surtout une répression impitoyable et le risque permanent d’être exécutées pour la moindre infraction. Mais leur joie n’est que de courte durée. Rien ne les a préparées à ce qui les attend entre les mains des passeurs. Après plusieurs années d’épreuves inhumaines et un périple à travers la Chine et la Mongolie, Yeonmi atteint finalement la Corée du Sud. À 22 ans, Yeonmi est désormais une combattante : c’est l’une des plus influentes dissidentes nord-coréennes et une activiste reconnue des droits de l’homme.
Mon avis : Les biographies, ce n'est pas mon truc. Il en va de même pour les autobiographies. Pourtant, je me suis précipitée sur ce livre. La culture asiatique me fascine depuis toujours, et la Corée du nord est un pays qui m'intrigue particulièrement. Je savais qu'il s'y passait des choses affreuses mais je n'avais aucune idée de la nature de ces horreurs. De plus, j'avais vu le discours terriblement émouvant de cette survivante sur Youtube. Mais entendre quelques paroles et lire un témoignage comme celui-là sont deux choses distinctes.
Yeonmi Park nous raconte dans ce livre son histoire. Elle est partagée en trois parties. La première relate sa vie en Corée du Nord. La seconde aborde son passage en Chine. Enfin, la dernière dévoile sa vie en Corée du sud. En Corée du Nord, nous découvrons la vie de la population. L'auteur nous décrit la réalité sans fioritures ni plaintes. Le manque de nourriture, l'endoctrinement, les risques d'être dénoncé pour une pensée, l'absence d'hygiène, les maladies, les difficultés financières, le contrôle permanent du parti, ... C'était vraiment déroutant de découvrir tout cela à travers les yeux d'une enfant. D'autant plus que jamais elle ne se plaint vraiment. Les faits sont juste décrits. Parfois, c'est la peur qui est décrite et les espoirs de survie, mais il n'y a pas d'appitoiement. Du moins, Yeonmi Park ne s'appitoie jamais sur son sort. Malgré l'horreur, sa famille trouve du bon dans la vie. Ils ne meurent pas de faim, ils sont ensembles, ... Une phrase m'a marquée "Quand on n'a rien, il suffit de peu pour être heureux". C'est celle qui résume probablement le mieux cette partie... La déchéance de son père lorsqu'il se fait attraper pour son commerce illégal entraîne sa famille encore plus bas qu'elle ne l'était déjà. La situation devient tellement horrible que la seule solution qui apparaît est la fuite. Sauf que cette fuite n'est pas aussi simple que prévue. Les femmes en fuite ne sont pas plus libres en Chine qu'en Corée du Nord. Violées, vendues plusieurs fois, sans papiers, elles n'ont pas un statut enviable... Je ne peux pas vous raconter toute l'histoire, d'une part parce qu'elle me bouleverse, d'autre part parce qu'il est important de lire le véritable témoignage.
Etrangement, je n'ai pas pleuré avant les dernières pages de ce témoignage bouleversant. Tout au long du récit, je me suis demandée où allait s'arrêter l'horreur et jusqu'où cette fille d'un courage extraordinaire allait devoir aller pour sauver sa vie et sa famille. Les choses sont dites abruptement mais sans vulgarité. Yeonmi Park ne cherche pas à attendrir qui que ce soit. Elle cherche juste à éveiller les consciences et à donner une chance aux nord-coréens en fuite. Raconter son histoire, comme elle-même le dit, est une façon d'en finir avec son passé et d'être utile aux autres. Je n'ai pleuré qu'à la fin, parce que l'histoire, d'une certaine manière, se finit bien, parce que cette femme extraordinaire en vient à dépasser les espoirs de tout le monde, parce qu'elle découvre la liberté, parce qu'elle choisit faire partager son expérience inhumaine pour les autres plus que pour elle.
Verdict : ♥♥♥♥♥ Coup de coeur pour ce livre dont on sort bouleversé. Je répète mon admiration pour cette femme. Malgré les risques et les menaces, elle continue son action en faveur des droits de l'homme et elle vit désormais librement. Elle a appris à penser et nous offre dans ce livre un hymne à la liberté. A lire absolument.
Je termine cette chronique un peu particulière par une citation : "Le vocabulaire en Corée du Sud était tellement plus riche que celui dont nous disposions, et lorsqu'on possède plus de mots po ur décrire le monde, on peut approfondir sa réflexion et former une pensée complexe. En Corée du Nord, le régime ne veut pas que l'on pense, et il déteste la subtilité. Tout est noir ou blanc, il n'y a pas de nuances de gris."