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♫ Le petit monde de Léane B. ♫

Parlons de livre de tous genres, mais aussi parfois de cinéma et de musique !

[Fiche livre] Tu tueras le père - Sandrone Dazieri

Merci Aux explorateurs du polar de Lecteurs.com pour cette lecture inattendue.

Edition : Robert Laffont
Collection : La bête noire
Date de publication : 8 octobre 2015
Format : Roman
Genre : Thriller
L'auteur : Sandrone Dazieri est né à Crémone en 1964. À ses débuts, il exerce divers métiers avant de devenir journaliste spécialisé dans la contre-culture et la fiction de genre. De 2001 à 2004, il se fait connaître en France par une trilogie noire encensée par la critique : Sandrone & Associé. Scénariste de séries à succès pour la télévision depuis dix ans, il a également dirigé la collection des romans policiers chez Mondadori. Source : Robert Laffont.

Résumé : Le père est là, dehors, quelque part. La cage est désormais aussi vaste que le monde, mais Dante est toujours son prisonnier. Non loin de Rome, un homme affolé tente d'arrêter les voitures. Son fils de huit ans a disparu et le corps de sa femme gît, décapité, au fond d'une clairière. Le commissaire Colomba Caselli ne croit pas à l'hypothèse du drame familial et fait appel à un expert en disparitions de personnes : Dante Torre. Kidnappé enfant, il a grandi enfermé dans un silo à grains avant de parvenir à s'échapper. Pendant des années, son seul contact avec l'extérieur a été son mystérieux geôlier, qu'il appelle « le Père ». Colomba va confronter Dante à son pire cauchemar : dans cette affaire, il reconnaît la signature de ce Père jamais identifié, jamais arrêté...

Mon avisLes thrillers, initialement, ce n'est pas mon truc. Mais j'ai arrêté de penser ça depuis que je suis tombée dans les mots d'Ingrid Desjours. Autant dire que quand Lecteurs.com a proposé Tu tueras le père contre une critique, je me suis jetée sur l'occasion. Je suis toujours méfiante en matière de thriller, mais je me suis lancée sans trop d'appréhension puisque ce livre a été édité dans la collection La bête noire, collection qui accueille également Ingrid Desjours – des fois que vous n'auriez pas compris que je suis totalement fan de cet auteur. Trêve de digressions, entrons dans le vif du sujet.

Tu tueras le père prend son départ en Italie après la disparition du petit Luca Mauggieri et le meurtre de sa mère. Immédiatement, son père est accusé. Si l'équipe officiellement affectée à l'enquête semble persuadée d'avoir trouvé son coupable, Rovere n'en est pas si sûr. Il demande alors à Colomba Caselli, en congé maladie suite à ce qui est appelé Le désastre, d'enquêter de son côté. Il lui demande aussi de faire équipe avec Dante Torre, une sorte de profiler, détective privé spécialiste en disparition. Sa particularité ? Il a été enlevé lorsqu'il était enfant et a été retenu plusieurs années par une personne qu'il appelle « le père » et qu'il pense toujours en liberté. Colomba est méfiante, peu sûre d'elle, et Dante est aussi cynique que paranoïaque. Ce duo improbable se retrouve à enquêter sur une affaire quasiment classée, contre vents et marées. Tout ce qu'il souhaite, c'est retrouver cet enfant par n'importe quel moyen.

En découvrant ces deux enquêteurs, j'ai eu un peu peur d'avoir simplement à faire au bon flic/mauvais flic. Cela n'a pas du tout été le cas. Parmi ces deux êtres, il n'y a ni bon, ni mauvais. C'est agréable de rencontrer des personnages en dehors des stéréotypes. Ils ont tous deux une histoire originale et des relations aux autres assez compliquées. Pour autant, les choses entre eux vont plutôt naturellement. Ils forment un couple d'enquêteurs assez efficace. Comme ils sont mal assortis, il est intéressant de les voir se lier et se débrouiller pour convaincre l'autre de telle ou telle chose. Leur relation évolue de façon naturelle au fil des épreuves qu'ils ont à affronter. S'ils sont au commencement plutôt froids, ils deviennent rapidement attachants. Quant aux personnages secondaires, ils sont bien pensés et cohérents. Ils ont une véritable substance, comme s'ils avaient une existence réelle.

Revenons-en à l'histoire. Ce qui est censé être une enquête facile à résoudre s'avère finalement bien épineux. Officiellement, il s'agit d'une corde presque tendue entre deux arbres. Sauf qu'en tirant sur cette corde, les héros se rendent compte qu'il y a plus d'un nœud à défaire et que sous chaque nœud se cache un autre nœud. Ils doivent creuser la partie émergée de l'iceberg à la petite cuillère pour trouver le coupable et espérer sauver le petit garçon qu'ils sont censés retrouver. J'ai choisi ces images car elles sont pour moi une bonne façon de présenter l'enquête sans en dévoiler le fond. Les rebondissements dans cette affaire sont nombreux. Pour autant, ils ne sont pas tirés par les cheveux. Lorsqu'ils sont un peu farfelus, à l'image de Dante, ils sont corroborés ou réfutés de façon totalement crédible. Ce qui fait aussi bien fonctionner l'histoire, c'est que Colomba et Dante sont extrêmement différents, mais surtout, ils se complètent. Ce duo marche bien. La folie de l'un compense la psychorigidité de l'autre. Leurs idées sont tellement différentes et leurs théories si variées que chacune de leurs avancées est tantôt conventionnelle, tantôt exhubérante. Cela donne un bon rythme à l'intrigue qui avance sans que l'on s'en rende compte.

L'auteur maîtrise son sujet, et ça se sent. Il maîtrise également le suspense. Il dévoile les choses peu à peu, feintant parfois pour casser la routine et gardant sous silence certaines choses pour ne lever le voile qu'une fois notre curiosité bien excitée. Et ça, c'était terriblement bon. Être tenue ainsi en haleine a été très agréable. D'autant plus qu'on oublie parfois ce qui nous intrigue jusqu'à ce que l'auteur nous le rappelle, faisant monter l'impatience d'un cran à chaque fois.

Pour ce qui est de la fin – rassurez-vous, je ne vous donnerai aucun élément de réponse, il faudra lire pour découvrir le fin mot de l'histoire – elle est vraiment superbe. C'est le point d'orgue de l'enquête, et jusqu'à la dernière seconde, on se demande ce qu'il va se passer. Et ce qu'il se passe n'est en rien décevant. La fin est intense, jusqu'au dernier mot. On est dans l'incertitude la plus absolue. J'étais en apnée – ou presque – jusqu'au point final.

Quelques mots sur le style de Sandrone Dazzieri. J'ai beaucoup apprécié cette lecture. L'écriture est très fluide – bravo à l'auteur et à son traducteur – et les points de vue diffèrent selon ce que l'auteur veut nous montrer. Le narrateur est parfois omniscient et anticipateur, mais d'autres fois, il semble ne savoir rien de plus que nous, ou que les protagonistes. Tout cela nous plonge dans l'histoire sans même qu'on s'en rende compte.

Verdict : ♥♥♥♥♥ C'est une enquête palpitante du premier au dernier mot, avec un parfait dosage entre action, recherches et attente. Le suspens est présent à chaque étape sous des formes différentes. Bref, un excellent thriller qui tient les lecteurs en haleine ! A lire absolument, sans avoir peur de l'épaisseur de l'ouvrage. Chaque paragraphe est utile, ne vous en faîtes pas !

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L
A découvrir, je crois, malgré l'"épaisseur" qui, souvent, me décourage. Surtout que j'ai quitté l'univers des "contes gentils", en écriture, pour celui du "fantastique-terreur-thriller".....Bonne journée, Jean-Pierre
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L
Si vous vous lancez dans les thrillers, je ne saurai que vous inviter à lire Ingrid Desjours. C'est son univers qui m'a conquise et convaincue d'aller jeter un coup d'oeil du côté du polar ! Bonne journée !