28 Juin 2017
Avant de débuter cette chronique, je voudrais vous annoncer que Lecteurs.com m'a sélectionnée pour être exploratrice de la rentrée littéraire. C'est une chance inouïe que je compte bien savourer à fond, et j'espère que vous suivrez mes aventures dans ce dispositif que j'ai hâte d'intégrer !
Un énorme merci à Lecteurs.com (décidément !) de m'avoir fait cette superbe surprise suite au défi dans le cadre du prix orange du livre. Et merci aux éditions La table ronde.
Edition : La table ronde
Auteur : Jerôme Leroy
Date de publication : 3 janvier 2017
Genre : Fiction
Pages : 256 pages
Prix : 18€ (broché), 12€99 (numérique)
Résumé :
C’est aux alentours de 2015 qu’un phénomène inexpliqué et encore tenu caché s’empare de la société et affole le pouvoir. On l’appelle, faute de mieux, l’Éclipse. Des milliers de personnes, du ministre à l’infirmière, de la mère de famille au grand patron, décident du jour au lendemain de tout abandonner, de lâcher prise, de laisser tomber, de disparaître. Guillaume Trimbert, la cinquantaine fatiguée, écrivain en bout de course, est-il lui aussi sans le savoir candidat à l’Éclipse alors que la France et l’Europe, entre terrorisme et révolte sociale, sombrent dans le chaos? C’est ce que pense Agnès Delvaux, jeune capitaine des services secrets. Mais est-ce seulement pour cette raison qu’elle espionne ainsi Trimbert, jusqu’au cœur de son intimité, en désobéissant à ses propres chefs?
Dix-sept ans plus tard, dans un recoin du Gers où règne une nouvelle civilisation, la Douceur, Agnès observe sa fille Ada et revient sur son histoire avec Trimbert qui a changé sa vie au moment où changeait le monde.
Mon avis : Et encore une fois, je suis bien embêtée pour parler de ce roman. Je n'arrive toujours pas à décider si j'ai apprécié ou non cette lecture. Je suis encore perplexe au moment de commencer cette chronique. Je vais quand même essayer de résumer et d'organiser un peu ma pensée pour vous.
Un peu tard dans la saison parle d'un étrange phénomène appelé l'Eclipse. Ce qu'on a appelé ainsi, c'est la disparition volontaire de milliers de personnes, pour se déconnecter du monde moderne, de sa violence physique et morale, de ses obligations sociétales. A l'époque, Agnès était capitaine des services secrets. Elle devait enquêter, nettoyer, assassiner des gens impliqués dans ce phénomène. C'est elle qui raconte cette histoire, qui est aussi celle de Guillaume Trimbert, un ancien professeur, auteur de peu de succès, candidat à l'éclipse.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Il m'a fallu plusieurs chapitres tout d'abord pour comprendre vraiment la structure du texte, et plus d'une centaine de pages pour réussir à trouver un réel intérêt pour le texte. J'ai trouvé la première partie beaucoup trop longue, ennuyeuse, contemplative. Cela dit, je le comprends de la façon suivante : pour que Trimbert accepte l'Eclipse, et pour qu'on en comprenne bien les raisons, il faut comprendre le côté insipide de sa vie. En revanche, pour Agnès, je n'ai pas bien vu l'intérêt. On cerne assez rapidement le personnage, et toutes les digressions qu'on subit sont autant de moments lassants qui m'ont perdue. La deuxième partie est plus concrète et franche. Enfin, on voit le but. On comprend qu'il existe un lien entre les deux narrateurs, et on cherche ce lien. D'ailleurs, j'ai été agréablement surprise par sa nature, quoique la chute m'ait fortement déplu (et je ne vous en parlerai pas pour ne pas vous la dévoiler), justement par rapport à la nature de ce lien.
Le thème de fond est extrêmement intéressant. Jérôme Leroy n'est pas le premier à aborder cette hyper connexion, ce recours systématique et abusif à la technologie pour tout et n'importe quoi, cette facilité à localiser une personne en permanence, ... Cependant, il le fait d'une façon plutôt originale. Le monde devient fou, toujours de plus en plus révolté, le but étant de lutter contre tout ce qui fonde notre société moderne et sa violence. J'ai aimé "la Douceur", ce monde qui succède à celui que nous connaissons et qui semble paradisiaque. J'ai apprécié la façon dont l'auteur tranche en quelque sorte quand nombre d'autres se contentent de nous laisser réfléchir et opter pour la fin imaginaire que notre logique préfère concevoir.
J'ai un avis mitigé sur l'ensemble de ce roman. Je ne sais pas trop quoi en penser. Le sujet choisi est intéressant et plutôt bien traité. Les personnages sont plutôt recherchés et profonds. Mais je n'ai pas adhéré à la structure du récit qui passe d'un narrateur à l'autre, alors que la personne qui semble narrer cette histoire dès le départ est Agnès. L'entrée de Guillaume est brutale, incongrue dans ce qui semble être une sorte de journal intime à destination de la fille d'Agnès. J'ai également été franchement déroutée par les trop nombreux aller-retour dans le temps lors du récit. Je me suis perdue dans les années, dans les éléments donnés, dans les digressions.
Conclusion : ♥♥♥ Je n'ai pas aimé ce roman mais je ne l'ai pas détesté non plus. La première partie passée, j'ai trouvé un réel intérêt à ce texte, quoique l'un des personnages soit parti un peu dans tous les sens. C'est le croisement des chemins de ces deux personnages qui finit par donner un sens à cette histoire. En revanche, j'aurais aimé une structure plus carrée, plus de clarté dans les passages d'un narrateur à l'autre, moins de passage du coq-à-l'âne en somme.