9 Octobre 2017
Je profite de cet article pour vous faire part d'un partenariat avec Nutty Sheep, une maison d'édition que je regarde depuis un bon moment parce qu'elle me semble proposer des oeuvres originales. Je suis ravie qu'ils m'aient accepté en tant que partenaire, d'autant plus que ma première lecture complète chez eux m'a plus que convaincue. Vous pouvez retrouver mes partenaires sur la droite, et je vous invite à aller faire un tour par chez eux !
Auteurs : Gaëlle Dupille, Jean-Pascal Martin, Xavier Watillon, Jean-Marc Sire, Adel Omouri, Fabien Rey, Valentine Dewer, Tonnya Crif, Sarah Verfaillie, Brice Triquet, Nicolas Sick, Floriane Derain, Rachel Kalon
Editeur : Nutty Sheep
Date de publication : 17 août 2017
Genre : SFFF
Pages : 165 pages
Prix : 4€99 (numérique)
À quoi ressembleront les couples de demain ? La romance a-t-elle encore un avenir ? Monde de haine ou d'illusions, réseaux sociaux omniprésents, androïdes à caractéristiques humaines, transferts de corps, voyages dans l'espace, amours interdits, couples prédéfinis... Autant d'idées de réponse à ces questions que les treize auteurs de cette anthologie vous présentent. Amours de toujours, amours impossibles, amours adolescents suivez ces couples variés pour découvrir comment Cupidon lancera encore ses flèches dans quelques années...
Mon avis : Nutty Lovetopia est un recueil de romances dans l'univers SFFF (Science-fiction, fantasy, fantastique). Il est composé de 13 nouvelles, toutes plus étonnantes les unes que les autres. Une fois n'est pas coutume, je vais dire quelques mots sur chaque nouvelle de ce recueil avant de faire un bilan d'ensemble.
Une autre façon de faire, Nicolas Sick : On y suit un homme dans un monde qui prône l'égocentrisme. Tout n'y est que rage. Les humains se baladent en armure et doivent détester les autres. Leur seule façon de trouver l'amour et de partager un moment avec un autre est de se faire cloner. Mais pour ça, il faut être un parfait égocentrique, mauvais et haineux. J'ai adoré cette nouvelle pour sa créativité. J'ai adoré le vocabulaire créé et le monde inventé autour de toute cette haine. Mais j'ai surtout aimé la chute et tout ce qu'elle signifie.
Homme sweet Homme, Jean-Marc Sire : Cette fois, c'est une femme qui a à sa disposition un robot masculin pour la servir. On sent rapidement qu'il est un peu plus qu'une simple machine. Il fait penser à un majordome un peu râleur, un brin taquin. C'était amusant, quoique j'aie rapidement deviné la fin.
ADG, Gaëlle Dupille : Cette nouvelle m'a bouleversée. Elle raconte le malaise d'un androïde que sa femme essaie de sauver. Je ne peux pas en dire plus pour ne rien gâcher, mais les thèmes abordés m'ont touchée. J'ai été très sensible au message de cette nouvelle et au dilemme de cette femme. Quant à la fin, elle m'a bluffée, tout simplement.
Demain, Adel Omouri : Cette nouvelle propose un monde dans lequel l'amour est banni. Les pulsions sont réprimées par un contrôle hormonal. Ceux qui tombent amoureux se voient privés de contrôle hormonal efficace et sont privés de liberté pour ne devenir que des rouages dans ce système liberticide qui interdit jusqu'à la procréation. J'ai aimé cette histoire pour la romance pleine d'espoir qu'elle met en scène et pour cette idée qu'une petite graine, plantée à un moment, peut finir par devenir une véritable idée.
Un ardent buisson, Jean-Pascal Martin : C'est ma nouvelle préférée du recueil. Elle est d'une originalité rare. Mettre en scène l'amour entre un buisson et un courant d'air est vraiment brillant. C'est un coup de cœur, plein de poésie, d'imagination, et de réflexions intéressantes sur l'amour et tous les non-dits qui peuvent le mettre en péril. Magnifique.
Des bras pour la nuit, Brice Triquet : L'auteur nous emmène dans un monde proche du nôtre dans lequel des automates sont créés pour simuler des étreintes humaines. On y croise un célibataire insultant l'une de ses voisines, qui le lui rend bien. C'était une nouvelle intéressante, qui rappelle qu'il suffit parfois de prêter attention aux autres pour trouver un semblant de calme.
Un amour de Pléthégor, Xavier Watillon : Ici, nous faisons la connaissance d'une femme qui fait un tour de l'univers avant de se marier. Le vaisseau, mécanique pourvue d'une réelle personnalité, se montre très attentif au bien-être de sa passagère, au point de lui proposer un dernier arrêt par sa planète d'origine. C'est un amour d'un genre rare, platonique, naturel, bienveillant, dont on ne connaît pas la véritable nature. C'est une nouvelle poétique et touchante.
Le jour où tu pars, Floriane Derain : Cette nouvelle m'a également beaucoup touchée. Elle est assez mystérieuse, racontant l'histoire d'une femme voulant rompre un contrat la liant à son époux. Je ne veux pas en révéler plus pour ne pas gâcher les effets de Floriane Derain, mais sachez que la chute est surprenante. Je ne m'attendais pas du tout à cela, et je me suis sentie triste et émue par cette fin.
Générer l'étincelle, Tonnya Crif : Nous sommes ici dans un monde dans lequel les interactions sont incitées par des systèmes informatiques, afin de former des couples compatibles. J'ai apprécié le monde créé par Tonnya Crif. Les réflexions sur la nourriture, et plus particulièrement le gaspillage alimentaire, sont un fond superbe pour le développement de cette histoire empreinte de douceur.
ChangeNow, Valentine Dewer : C'est l'histoire d'un homme amoureux d'une personne qu'il n'a jamais rencontrée. Il décide de se faire aider par la société ChangeNow, qui propose de changer sa vie. Les raisons qui poussent cet homme à se tourner vers cette solution radicale sont originales et questionnent. Quant aux "partenariats" qu'on trouve par la suite, je ne peux pas m'empêcher de m'interroger sur leur éthique.
Reproductrice, Rachel Kalon : Les femmes de la cité sont élevées dans l'espoir de devenir des reproductrices qui auront le droit de se reproduire avec un homme dont le génome sera compatible avec le leur. Mais l'héroïne tombe amoureuse d'une personne rencontrée au hasard, ce qui contrarie son devoir de femme. Cette histoire m'a rappelée le film "L'Agence". C'était une lecture agréable, dont j'ai beaucoup aimé la chute.
EROS, Sarah Verfaillie : Dans ce monde, filles et garçons sont séparés jusqu'à leur majorité. Ils sont alors mis en couple avec une âme sœur désignée par ordinateur. Le héros, amoureux de sa voisine, s'interroge sur le bien-fondé de cette stratégie. Je vous laisse aller découvrir cette nouvelle qui, si elle paraît assez classique, pose des questions passionnantes, et y répond d'une façon étonnante.
Deux ans, Fabien Rey : Dernière nouvelle du recueil, nouvelle triste. Là bas, les couples se forment sur contrat, pour une durée de deux ans. Pendant ce temps, les partenaires doivent concevoir un enfant qui leur sera enlevé à la naissance. Le concept est original, arbitraire, et affreux pour les couples qui s'attachent l'un à l'autre. C'est le déchirement qui suit le changement qui est ici observé. Il est intense et mène à une fin qui ne pourrait être autre. C'est une nouvelle parfaite pour conclure le recueil.
J'ai beaucoup aimé ce recueil. Bien qu'il regroupe des romances, il n'a rien de niais ou de mièvre. Chaque histoire possède son originalité et apporte une vision de l'amour du futur. C'était intéressant, riche en émotions. Il n'y a pas eu deux nouvelles qui se ressemblaient vraiment. Bref, c'était un régal.
Conclusion : ♥♥♥♥♥ 13 auteurs, 13 nouvelles différentes et innovantes, qui font réfléchir, chacune à leur façon, à l'avenir, mais aussi au présent. C'est un bon recueil qui propose des romances hors normes. Je vous le conseille très fortement !