29 Novembre 2017
Autrice : Titiou Lecoq
Edition : Fayard
Date de publication: 4 octobre 2017
Genre : Essai
Pages : 200 pages
Prix : 17€ (broché); 11€99 (numérique)
Résumé :
« Un jour, je me suis demandée : pourquoi est-ce moi qui ramasse les affaires qui traînent ? Je n’ai trouvé qu’une seule réponse. Parce que je suis une femme qui vit avec un homme et deux enfants et que, conséquemment, les corvées, c’est pour ma gueule.
Être une femme, ce n’est pas seulement l’idéal de minceur et de cheveux qui brillent, c’est le souci permanent des autres et du foyer, c’est être sans cesse ramenée à la saleté, aux taches, à la morve. L’égalité serait déjà là, mais les femmes conservent la conviction intérieure qu’elles doivent s’occuper de tout et tout le monde, et d’elles en dernier, s’il reste cinq minutes à la fin de leur triple journée.
Cette féminisation de la sphère privée implique une autre conséquence : l’espace public est toujours masculin. Peut-on se dire égaux quand la moitié de la population adapte ses vêtements en fonction des transports et fait attention à ne pas être seule la nuit dans la rue ? Et si le combat féministe devait encore et toujours se jouer dans la vie quotidienne de chacune et chacun, chez soi, dans sa propre maison, devant le panier de linge sale ?
Mon avis : Libérées est un essai féministe, écrit par une féministe qui pourrait être bon nombre d'entre nous. Titiou Lecoq est partie de la chaussette qu'elle ramassait systématiquement chez elle. Et elle s'est rendue compte que son féminisme et les principes qu'elle prônait entraient en conflit direct avec son attitude de ménagère à la maison. Elle a alors essayé de comprendre comment elle en était arrivée là et surtout, elle a cherché des solutions.
J'ai trouvé la lecture de cet essai très intéressante. Titiou Lecoq nous livre sans concession la réalité de bon nombre de ménages, en précisant bien sûr qu'elle ne parle que pour les ménages hétérosexuels. Elle part des faits personnels, dans lesquels je me suis malheureusement souvent reconnue. Elle explique qu'ils sont communs à bon nombre de ménage en donnant des statistiques diverses et variées, à travers les âges. Elle précise également les causes historiques de cette réalité actuelle. j'ai appris beaucoup de choses avec cet essai, notamment en ce qui concerne la dévolution des tâches ménagères aux femmes.
Titiou Lecoq fait ici une chose rare : elle parle avec honnêteté et humour de sa vie. Elle part de l'acceptation par défaut qui fait que socialement, c'est à la femme qu'incombe la prise en charge de la tenue du foyer. Puis elle explique sa prise de conscience. D'ailleurs, je trouve amusant que ce changement ait été causé par une chaussette, alors que c'est un élément marquant de la méthode KonMari (Marie Kondo parle dans son guide des chaussettes, décrites comme fragiles...) qui finalement est aux antipodes de la conception de Titiou Lecoq. Et finalement, il y a les actions. Je dois avouer que j'admire cette femme pour la force de caractère dont elle a fait preuve afin d'accéder à une vraie répartition des tâches. Bien que je ne sois pas aussi forte qu'elle, j'ai moi aussi envie de me lancer dans cette révolution ménagère, de lâcher du lest pour partager le maintien de l'ordre au sein de mon foyer.
Conclusion : ♥♥♥♥ Titiou Lecoq a pris la plume pour libérer la parole au sujet des tâches ménagères, expliquer les raisons de la dévolution de ces tâches aux femmes, mais aussi, et surtout, pour parler de son expérience et inviter les lectrices à changer les choses pour être enfin libérées.