19 Mai 2019
Autrice : Kaouther Adimi (Nos richesses)
Edition : Seuil
Date de publication : 3 mars 2016
Genre : Roman
Format : 176 pages
Prix : 16€ (broché), 11€99 (numérique)
Résumé :
Partie d'Alger à 25 ans, la narratricec est désormais une parisienne rompue au charme comme à la froideur de la capitale française, une habituée des allers-retours entre les deux villes. La voilà qui s'apprête à retourner là-bas, pour assister aux fiançailles de sa petite soeur. Or, à quelques jours du départ, ses angoisses se réveillent, car à 30 ans, et malgré une bonne situation, la jeune femme est encore célibataire. L'assaillent alors les questionnements liés au mariage, à la solitude, à l'indépendance, passablement accentués par les névroses de sa mère.
Mon avis : C'est l'histoire d'une jeune femme, qui approche de la trentaine. Elle a quitté l'Algérie pour la France, tant pour y étudier que pour y travailler. Sa mère a mal vécu ce départ, d'autant plus que sa fille n'a pas l'air prête à se marier. On suit la narratrice qui se retrouve à devoir confronter les attentes de sa mère et sa vie actuelle.
Autant j'avais adoré Nos richesses, autant Des pierres dans mes poches m'a laissée totalement sur ma faim. Je trouvais le propos intéressant mais son traitement m'a laissée plutôt indifférente. Je n'ai pas réussi à adhérer à l'histoire. A chaque chapitre, j'attendais quelque chose, et malheureusement, cette chose n'est jamais venue.
Toutefois, les thèmes évoqués sont très riches. Kaouther Adimi évoque dans ce roman la pression sociale et familiale mise sur les femmes (se marier, avoir des enfants, s'occuper du logement, être pomponnée en permanence pour trouver un mari, ...). Le personnage de ce roman se laisse totalement happer par les attentes de sa mère, qui sont comme des pierres dans sa poche et lui pèsent, l'empêchant ainsi d'être heureuse alors que tout compte fait, sa vie célibataire n'a rien de mauvais.
J'ai beaucoup aimé le personnage sans domicile fixe intégré à l'histoire. Cette femme représente pour moi une certaine forme de liberté, elle joue un peu le rôle de conscience, elle donne matière à réflexion à la narratrice. Au final, elle m'a bien plus touchée que l'héroïne de cette histoire.
J'ai retrouvé avec délice la plume de Kaouther Adimi. Encore une fois, elle utilise des mots justes, et la sophistication se mêle à la trivialité de façon assez drôle. J'ai adoré certains passages, notamment celui-ci : "J'ai l'impression de pénétrer dans un immense cupcake ou dans le vagin d'une fée. Tout n'est que meubles roses, paillettes bleues et parfum d'ambiance sucré." Et près de cet extrait franc et sans détour, on trouve celui-ci, d'une beauté à couper le souffle : "Être grand. Avoir des dents pour la vie. Être grand. Faire le jeûne pendant ramadhan. Être grand. Se marier et avoir des petits qui ne le resteront jamais assez longtemps. Être grand. Ne plus compter les mois mais les années. Être grand. Ne plus rêver. Restons petits. Que les fourmis rouges reviennent se balader sur mon épaule, qu'on reprenne nos crayons de couleur et que nos lits durs se transforment de nouveau en palais."
Pour conclure, si le roman ne m'a pas plus emballée que cela, je suis tout de même ravie de l'avoir lu car le style d'écriture de Kaouther Adimi me plait toujours autant et que la relation mère-fille qu'entretiennent la narratrice et sa mère est intéressante à suivre.