20 Novembre 2010
Genre : Drame, Romance, Yaoi
Origine : Thaïlande
Réalisateur : Poj Arnon
Musique : Non communiqué
Date de sortie : 2007
Durée : 1h43
Rating : Accord Parental (à noter qu'il n'y a absolument aucune scène choquante sexuellement parlant malgré ce que l'affiche pourrait laisser croire).
Note : ♥♥♥♥♥
Casting :
*Rattaballung Toesawat dans le role de Mhek
*Chaiwat Tongsang dans le rôle de Ith
*Weeradit Srimalai dans le rôle de Sai
*Chatcha Rujinanon dans le rôle de Mawk
Résumé : Mekh est un tueur à gages qui se sert de l’argent qui gagne pour entretenir sa mère et son frère, tous deux atteints du sida. Mais on lui demande un jour de tuer un homme bon. Il se refuse à faire cela et prend une balle lors de la fusillade. Mekh et sa cible, Ith, s’enfuient et se cachent des hommes envoyés pour les tuer. Se crée alors un lien inconcevable entre eux…
Critique : Et oui, encore un de mes fameux coups de cœur. J’ai regardé ce film parce que je suis tombée sur son résumé sans le faire exprès. Et je me suis dis, pourquoi pas ? C’est mon premier film retraçant l’histoire d’amour de deux hommes, et je suis vraiment conquise. Non, je ne vais pas m’amuser à regarder tous les films du genre ! Simplement celui-là était sublime. L’histoire paraît bateau. Les tueurs à gages qui ne veulent pas tuer les gentils, c’est assez courant. Qu’ils tombent amoureux de leurs cibles aussi. Mais qu’il s’agisse d’homosexualité, c’est déjà moins courant.
Ce film est sombre, très sombre même, mais les moments dans lesquels Mhek et Ith sont ensembles sont autant de rayons de soleil. Pourtant, il est difficile de voir la lumière dans ce film. Une histoire d’amour au milieu d’histoires de viol, de sida, de discrimination et de sang, il fallait oser. Le plus épatant là-dedans c’est que c’est vraiment réussi. J’ai pleuré presque du début à la fin. Surtout à la fin en fait.
Les plans sont magnifiques. Ils sont souvent sombres, mais cela ne dérange pas le moins du monde dans la mesure où ils décrivent des moments sombres. En fait, on ne voit pas la mère à la lumière du jour par exemple. Du coup, c’est comme si elle n’était que souffrance, que ténèbres. Pareil le frère de Mhek. Les seuls passages vraiment lumineux sont ceux comportant Mhek et Ith. Et encore, les rayons lumineux viennent rarement chatouiller leurs cœurs.
Vous l’aurez compris, l’histoire est d’une noirceur assez décourageante en fait. On pourrait croire que ce n’est qu’un prétexte pour une histoire yaoi, mais non. Tout s’intègre avec un naturel assez effrayant en fait. Ith, sauvé par Mhek, s’occupe de lui lorsqu’il a reçu une balle. Quand je dis qu’il s’occupe de lui, ce n’est pas simplement qu’il veille à ce qu’il se rétablisse. Non. Ith va jusqu’à le nourrir, le nettoyer, … On pense à de la reconnaissance au début. Puis, lorsqu’il va aider Mhek à laver son dos (puisqu’il ne peut se servir que de l’un de ses bras), on comprend qu’il y a plus que ça. En silence, le lien se tisse inexorablement. Et arrive la magnifique scène du baiser. Je dois l’avoir déjà dit, je suis une grande fan des scènes d’amour. Celle-ci vient d’éjecter lamentablement celle de 300. J’aime généralement que tout soit calculé, sensuel, assez peu naturel en fait. Mais là, c’est maladroit, passionné… La façon dont ils agissent parait normale en fait. On dirait qu’ils le font pour de vrai si l’on peut dire. La musique qui accompagne cette découverte conforte l’excitation et le bien-être que l’on ressent en les voyant ainsi. La seconde scène dans laquelle ils s’embrassent est aussi admirable. Sous la pluie, en pleine nuit, au milieu de la rue. C’est tellement passionné qu’on se sent frustré lorsque cela s’arrête.
Mais cet amour est impossible si l’on peut dire. Tout d’abord, Ith est marié à une femme. Et Mhek refuse d’admettre ce qui semble être de l’amour. Peut-être ne veut-il pas s’attacher dans la mesure où son boulot peut le conduire à la mort ou en prison. Cet amour lui fait peur. Le regard des autres ? La peur d’être finalement rejeté ? Le film ne nous éclaire pas là-dessus. En fait, il reste pleins de zones d’ombre à explorer.
Le frère de Mhek, appelé Wu sur les sous-titres mais autrement dans la VO, est un personnage important du film. Il a été violé par son beau-père qui lui a donné le sida. Tragique n’est-ce pas ? Il doit donc faire face à la haine engendrée par la peur qu’ont les gens d’être, à leur tour, contaminés. Il est passé à tabac plus d’une fois. Ses larmes ont brisé mon cœur à chaque fois, surtout vers la fin. On en vient à comprendre pourquoi il se prostitue, transmettant ainsi le virus à d’autres personnes, ce qui bien entendu ne l’excuse pas.
Dernier personnage important, la mère de Mhek. Elle est un peu le fil conducteur de l’histoire, la cause du dénouement tragique de l’histoire. Sa mort nous blesse, certainement moins que ses fils, mais tout de même. Et on apprécie honteusement le massacre perpétué par Mhek lorsqu’il extermine son patron et ses employés.
En fait, ce film n’est pas un drame. C’est une tragédie. Ca se finit par toute une série de morts plus émouvantes les unes que les autres. Et pourtant, on croit jusqu’au bout qu’une fin relativement heureuse est possible. Malgré la mort du frère et de la mère, on croit encore que Mhek et Ith vont pouvoir être ensembles à la sortie de prison du premier. D’ailleurs, la scène finale m’a achevée. Tellement que je n’arrivais plus à lire les sous-titres à la fin. Mhek sort de prison après de longues années, et Ith l’attend à la sortie bien entendu. Mhek lui promet alors d’être ses yeux jusqu’à la fin de sa vie, Ith ayant perdu la vue en essayant de l’empêcher de massacrer son boss. S’ensuit une déclaration et une invitation pleine de poésie. Puis un coup de feu. Nous, nous voyons Mhek s’écrouler. A ce moment-là, j’ai arrêté de respirer. Ith lui n’a ni entendu le coup de feu ni vu Mhek tomber et il continue à parler et à marcher comme si Mhek était toujours à côté de lui. Lorsqu’il se rend compte qu’il n’est plus là, il se jette à terre et cherche, sous la pluie, à le retrouver en tâtonnant sur le sol. C’était tellement crédible et tellement déchirant que j’ai envie de pleurer en y repensant. Et le moment où trouve enfin le corps de Mhek m’a porté un gigantesque coup au cœur. J’y avais cru à cette happy end…
Pour finir, coup de chapeau donc aux acteurs pour leur crédibilité et leur capacité à m’émouvoir comme ça. Coup de chapeau au réalisateur pour avoir réalisé un film aussi merveilleux. Et enfin énorme coup de cœur pour la musique qui colle parfaitement avec l’ambiance du film.
Donc un petit résumé après cette longue tirade : Bangkok love story est un film absolument sublime qu’il faut voir à tout prix. Il est d’une beauté sans pareille et d’une originalité plaisante. Prévoir cependant un gigantesque paquet de mouchoirs.
Où télécharger l’OST : Sur MegaUpload. Vous allez voir, elle est sublime !
Où voir ce film : Le site Yaoi Jrock est le seul que j’ai trouvé pour le coup. Gros défaut : la vostfr est à télécharger en dix parties sur Rapidshare. C’est donc assez long (tellement que je me suis arrêtée à la version anglaise moi !). Pour la vosta, il faut télécharger les deux archives et le fichier sous-titre. Autre défaut, les sous-titres sont mal synchronisés (chez moi en tout cas). Avec VLC, on peut régler ça en utilisant ctrl+h ou ctrl+g.