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♫ Le petit monde de Léane B. ♫

Parlons de livre de tous genres, mais aussi parfois de cinéma et de musique !

[Roman] Songe à la douceur - C. Beauvais

On clique pour découvrir !

Autrice : Clémentine Beauvais
Editeur : Sarbacane
Date de publication : 24 août 2016
Genre : Romance, poésie
Pages : 240 pages

Résumé

Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il… aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ? Songe à la douceur, c’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce moment-là d’une vie peuvent changer. Une double histoire d’amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaikovsky – et donc écrite en vers, pour en garder la poésie.

Sarbacane

Mon avis : J'avais entendu parler de Songe à la douceur dans La grande librairie en 2016. Depuis, j'ai envie de le lire, mais je n'en avais pas eu l'occasion, jusqu'à ce que mon mari me l'offre, et que je le dévore. 

C'est l'histoire de Tatiana et d'Eugène, qui se connaissent depuis l'adolescence, se sont perdus de vue, et se croisent un jour dans les transports en commun. Pour la petite histoire, c'est une revisite d'une histoire de Pouchkine, écrite en tétramètres iambiques. Clémentine Beauvais a gardé la poésie, en version beaucoup plus libre, pour retranscrire cette histoire. C'est l'idée du roman en vers qui m'a attirée, bien plus que la romance. De ce côté, le contrat est parfaitement rempli. Le style est absolument divin. Je redoutais un peu de m'ennuyer avec un style poétique, mais cela n'a pas du tout été le cas. Il y a tantôt des vers libres, tantôt de la prose, des rimes croisées, embrassées; des allitérations, des alexandrins, des calligrammes, ... Je ne suis pas experte en poésie, mais je pense que ce roman contient un échantillon assez complet de ce qui peut se faire en poésie. Et c'est un régal. Chaque page est différente. Clémentine Beauvais joue avec les allitérations, fait des jeux de mots et se permet de jouer aussi avec les niveaux de langue. Le contraste entre la noblesse du style poétique et les expressions actuelles et parfois même vulgaire offre des surprises intéressantes. J'ai aussi beaucoup aimé l'intrusion du narrateur dans l'histoire, que ce soit pour s'adresser à nous ou pour parler avec les protagonistes. En temps normal, je trouve que c'est une faiblesse, mais pour cette histoire, c'était parfait ! 

Puisqu'on arrive à l'histoire, je dois dire qu'elle m'a plutôt déçue. C'est une romance inachevée classique, un amour d'adolescence, entre une fille un peu trop naïve et un garçon un peu trop sûr de connaître le monde. Elle l'aimait, il ne voulait pas se prendre la tête. Ils se sont perdus de vue suite à un été qui s'est fini de façon tragique. Et lorsqu'ils se revoient, la passion qu'ils avaient ressenti se réveille. S'en suit alors un jeu du chat et de la souris assez classique, entouré de jalousie, de non-dits et de rancune. Honnêtement, je n'ai pas été emballée. Je n'ai pas réussi à ressentir d'empathie pour Eugène, ni pour Tatiana. J'ai été plus agacée qu'autre chose par leurs actions et leurs réactions. S'il y avait des événements, ou plutôt des pensées, drôles, le reste m'a laissée plutôt froide. Arrivée à la fin, j'ai eu cette très désagréable sensation d'avoir tout lu, et tout attendu, pour peu de choses. 

Le problème vient sûrement du fait que la forme est vraiment supérieure au fond. L'histoire, soit parce qu'elle est datée, soit parce qu'elle est plutôt banale, n'est pas à la hauteur de l'écriture absolument fantastique. Je pense que c'est de là que vient ma déception. Peut-être que pour le public visé, des adolescents à partir de treize ans, le contrat est rempli. Pour ma part, je ressors de cette lecture avec une désagréable insatisfaction.

Conclusion : ♥♥♥ Le style est sublime, la poésie divine, mais l'histoire n'est malheureusement pas aussi magistralement racontée qu'elle le devrait pour faire honneur au texte. 

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